Chantier emblématique du patrimoine français, les travaux de la Bibliothèque nationale de France auront duré 12 ans. La livraison du jardin réalisé par MUGO marque la fin de la réhabilitation du site Richelieu, berceau historique de la Bibliothèque nationale de France et site majeur du Ministère de la Culture.
La réouverture du site coïncide avec le tricentenaire de sa première installation dans l’ancien palais Mazarin, en 1721-1722. Pour célébrer cette renaissance des bâtiments et du jardin, un programme festif et gratuit intitulé « Richelieu, le réveil » est organisé dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Le jardin, véritable œuvre d’art végétale, a été commandé dans le cadre du 1% artistique porté par l’OPPIC et le Ministère de la Culture, à Gilles Clément, artiste-jardinier, l’agence Tout se transforme, le Groupe MUGO, l’agence ON et Jean-François Salle, sculpteur. Il a été réalisé en moins de 6 mois par le Groupe MUGO faisant intervenir 40 compagnons (jardiniers, maçons…).
Nouvelle entrée du site Richelieu, ce jardin accueille les visiteurs et sublime l’histoire du lieu. Il est une invitation à marcher dans les pas de Mazarin, Mansart et Labrouste. Les végétaux qui habitent le jardin sont les supports des œuvres sur papiers conservées à la BnF, vivant rappel de sa vocation.
Hortus Papyrifera, un jardin de papier
Le jardin, intitulé « Hortus Papyrifera », trace un lien évident avec la BnF, lieu de conservation emblématique des œuvres sur papier. « Liber », partie vivante de l’écorce sur laquelle on écrivait, a donné le mot livre.
Palmier à chanvre (Trachycarpus fortunei), mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), bambou cespiteux (Fargesia papyrifera), aralie à papier de Chine (Tetrapanax papyrifera), Buisson à papier (Edgeworthia papyrifera), Bouleau à papier (Betula papyrifera), Papyrus (Cyperuspapyrus) sont des plantes papyrifères, connues pour intervenir dans l’élaboration de supports d’écriture et d’impression.
Pour respecter la saisonnalité des plantations, les derniers végétaux seront plantés en novembre, finalisant l’organisation du jardin, qui se déploiera dans toute sa splendeur d’ici trois à cinq ans.
Une cohérence historique
Le projet rétablit un jardin à l’endroit-même où le Cardinal Mazarin avait fait aménager le jardin de son palais au XVIIe siècle, recréé par Labrouste dans sa forme actuelle au milieu du XIXe siècle. Le dessin suit librement le tracé historique et la composition régulière de l’espace en allées et parterres autour de la fontaine centrale, prenant appui sur ses traces souterraines.
La reprise et la prolongation de la composition ancienne permet en outre de créer des allées secondaires qui conduisent à des « salles de lecture vertes ». Noyés dans une végétation généreuse, ces espaces offrent une échelle et une ambiance plus intimistes. Des bancs fixes en pierre massive d’Euville de différentes dimensions y sont installés pour inciter le visiteur à la contemplation ou la lecture.
Les cheminements du jardin sont traités de façon à dialoguer avec les façades de l’Hôtel Tubeuf et de la Galerie Mansart, en reprenant au sol des parements de briques d’argile aux teintes variées – rouge, brun et noir. Enfin, les éléments décoratifs – sept vases Médicis en marbre et deux pots à feu en marbre et pierre – ont été restaurés.
Les équipes de MUGO sont fières d’avoir réalisé ce jardin, œuvre artistique majeure pour Paris. Fruit d’un travail collectif, cette réalisation est une reconnaissance de l’expertise et du savoir-faire du groupe MUGO sur des projets d’exception.
Maître d’ouvrage : OPPIC – Ministère de la Culture
Architecte : Bruno Gaudin, Jean-François Lagneau (ACMH) et Michel Trubert (ACMH)
Groupement 1% artistique
Artiste-jardinier : Gilles Clément
Paysagiste : Tout se transforme (Antoine Quénardel et Mirabelle Croizier)
Travaux paysagers : MUGO
Conception lumière : ON
Sculpteur : Jean-François Salle
Économiste : Thierry Montagne
Quelques chiffres
· 3 000 heures de travail
· 40 compagnons ont participé au chantier, menés par Nicolas Vignaud, Thierry Vantyghem et Cédric Tardif
· 70 000 briques et demi briques cuites au four pour les 700 m² de cheminements
· 180 m3 de terre pour les massifs
· 18 palmiers à chanvre (Trachycarpus fortunei) de 4 à 12 mètres
· 3 bouleaux à papier (Betula papyrifera) de 4,5 à 5 mètres
· 3 pins Napoléon (Pinus bungeana) de 3,5 à 4 mètres
· 2 mûriers à papier (Broussonetia papyrifera)
Partenaires
· Cheminements : SATP
· Briques : De Wulf
· Pierres et bancs : Rocamat
· Mâts d’éclairage : Technilum
· Pépinières : Verteligne, Daniel Soupe et Plateau de Versailles