Illustration © Arnaud Madelénat
Les jardiniers de MUGO ont débuté les travaux du nouveau jardin du site Richelieu, berceau historique de la Bibliothèque nationale de France, qui bénéficie pour la première fois de son histoire, d’un projet de rénovation global.
MUGO est lauréat avec Gilles Clément, artiste et jardinier, Mirabelle Croizier et Antoine Quénardel, paysagistes (Atelier Tout se Transforme) dans le cadre du 1% artistique porté par l’OPPIC et le Ministère de la Culture.
Ce nouveau jardin au cœur du quadrilatère Richelieu met un terme à un chantier symbolique du patrimoine français qui aura duré 10 ans, porté conjointement par le Ministère de la Culture et le Ministère de l’Enseignement Supérieur.
Un jardin de Papier
Le projet, intitulé «Hortus Papyrifera », trace un lien évident avec la BnF, lieu de conservation par excellence des œuvres sur papier. Broussonetia papyrifera (Mûrier à papier), Fargesia papyrifera (Bambou cespiteux), Tetrapanax papyrifera (Aralie à papier de Chine), Edgeworthia papyrifera (Buisson à papier), Betula papyrifera (Bouleau à papier), Cyperuspapyrus (Papyrus) sont des plantes papyrifères qui – comme leurs noms d’espèces en latin l’indiquent – sont connues pour intervenir dans l’élaboration de supports d’écriture et d’impression. Le projet prévoit de regrouper et de mettre en scène celles qui poussent sous le climat parisien. À cette palette végétale s’ajoutent des végétaux, eux-mêmes supports d’écriture et d’impression ainsi que des petits arbres à écorce de papier.
Illustration © Arnaud Madelénat
Une cohérence historique
Le projet rétablit un jardin à l’endroit-même où le Cardinal Mazarin avait fait aménager le jardin de son palais au XVIIe siècle, recréé par Labrouste dans sa forme actuelle au milieu du XIXe siècle. Le dessin respecte celui historique aujourd’hui disparu et la répartition entre allées minérales et terre, prenant appui sur les tracés anciens.
La composition régulière de l’espace – découpé et entouré d’allées réparties autour du bassin et de la fontaine centrale qui dessinait quatre parterres de gazon – est évoquée et reprise dans ses grandes orientations. Ce tracé correspond de surcroît au plus près aux usages et aux flux piétonniers attendus dans le cadre du réaménagement du site de la BnF.
La reprise et la prolongation de la composition ancienne est complétée par la création d’allées secondaires qui conduisent à des « salles vertes de lecture ». Immergés dans une végétation généreuse, ces espaces offrent une échelle et une ambiance plus intimistes. Des bancs fixes en pierre massive d’Euville, identique à celle utilisée par l’architecte Bruno Gaudin pour l’aménagement des parvis, y seront installés pour inciter le visiteur à la pause, à la lecture, à la méditation.
Les cheminements du jardin (les seuils des accès aux bâtiments, la terrasse et les allées) sont traités de façon à dialoguer avec les façades de l’Hôtel Tubeuf et de la Galerie Mansart, en reprenant au sol des parements de briques d’argile aux teintes proches des briques existantes (rouge, brun et noir). Le projet prévoit aussi de maintenir et restaurer les éléments de statuaires existants, sept vases Médicis en marbre blanc et deux pots à feu en pierre de Soisson incrustée de marbre rouge. La fontaine, hors d’eau depuis les années 1980, sera transformée en bassin et plantée de plantes aquatiques qui offriront un milieu spécifique et un habitat écologique nouveau.
Illustration © Arnaud Madelénat
Les équipes de MUGO sont très fières de réaliser ce nouveau jardin, doté d’une symbolique puissante. Fruit d’un travail collectif mené avec le groupement en charge de sa conception, c’est aussi une reconnaissance de l’expertise et du savoir-faire du groupe MUGO sur des projets d’exception.
Le Groupe MUGO est également honoré de participer à une œuvre artistique majeure pour Paris, fruit de l’imagination de Gille Clément, Mirabelle Croisier et Antoine Quenardel.